Politiques budgétaires africaines face aux défis de l’endettement en 2025

Entre pressions financières, réformes fiscales et solutions innovantes, l’Afrique tente d’équilibrer croissance et soutenabilité de la dette publique.
État de la dette en Afrique en 2025
La dette publique moyenne en Afrique subsaharienne s’établit autour de 65 % du PIB. Certains pays comme la Zambie ou le Ghana dépassent les seuils critiques, alors que d’autres, comme le Maroc et le Botswana, maintiennent une discipline budgétaire plus soutenable.
Pays | Dette publique / PIB (2024) | Prévision 2025 | Évolution |
---|---|---|---|
Ghana | 84 % | 86 % | ↗️ Augmentation |
Zambie | 96 % | 94 % | ↘️ Baisse (restructuration) |
Kenya | 67 % | 70 % | ↗️ Augmentation |
Maroc | 69 % | 68 % | ↘️ Stabilité |
Afrique du Sud | 73 % | 75 % | ↗️ Augmentation |
Selon la Banque mondiale, la soutenabilité des finances publiques dépendra largement des politiques budgétaires africaines, de la capacité des États à améliorer leur fiscalité et à diversifier leurs économies.
Réponses budgétaires et fiscales
Face à la montée de l’endettement, plusieurs gouvernements africains adoptent des réformes ambitieuses :
- Digitalisation de la fiscalité : le Nigeria et le Kenya investissent dans des plateformes numériques pour élargir l’assiette fiscale et réduire l’évasion.
- Obligations souveraines vertes : le Maroc et l’Afrique du Sud émettent des green bonds pour financer des projets durables.
- Programmes avec le FMI : restructuration des dettes et assistance technique pour renforcer la discipline budgétaire.
- Taxes numériques : mise en place de prélèvements sur les services numériques dans plusieurs pays pour capter de nouvelles ressources fiscales.
⚠️ Risques et défis persistants
Un endettement excessif peut entraîner :
- Un effet d’éviction des investissements publics productifs (santé, éducation, infrastructures).
- Une dépendance accrue aux créanciers étrangers.
- Une vulnérabilité face aux chocs externes (prix du pétrole, ralentissement chinois, hausse des taux d’intérêt mondiaux).
« La dette n’est pas mauvaise en soi, mais sa gestion détermine si elle est un levier de développement ou un piège économique », rappelle la CNUCED.
Solutions innovantes et perspectives
De nouvelles pistes émergent pour transformer la gestion budgétaire africaine :
- Fintechs fiscales : des startups comme PiggyVest au Nigeria participent à l’éducation financière et élargissent l’inclusion budgétaire.
- Intégration régionale : la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pourrait accroître les revenus fiscaux grâce à une meilleure harmonisation commerciale.
- Obligations de la diaspora : plusieurs pays explorent des mécanismes de financement basés sur leur diaspora, déjà mis en place par l’Éthiopie et le Nigeria.
- Économie verte : l’investissement dans les énergies renouvelables réduit la dépendance aux importations coûteuses et attire des financements durables.
Conclusion
En 2025, les politiques budgétaires africaines sont à un tournant : la dette représente à la fois un risque et une opportunité. Sa soutenabilité dépendra de la mise en place de réformes fiscales efficaces, du recours à des financements innovants et de l’exploitation des dynamiques régionales.
Si ces réformes sont menées de manière coordonnée et transparente, l’endettement pourrait devenir un levier de transformation économique, plutôt qu’un frein au développement.
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