Investissements étrangers en Afrique 2025 : quels secteurs attirent le plus de capitaux ?

Introduction
En 2024, l’Afrique a enregistré une hausse historique de 75 % des investissements directs étrangers (IDE), atteignant près de 97 milliards de dollars selon l’UNCTAD. Cette dynamique annonce une année 2025 décisive, où de nouveaux secteurs stratégiques attirent massivement les capitaux internationaux.
Les infrastructures énergétiques et de construction figurent parmi les principaux bénéficiaires, portés par de vastes projets dans l’électricité, le gaz et les transports, comme le souligne ce rapport de l’UNCTAD.
En parallèle, l’économie numérique connaît une accélération impressionnante : la valeur des projets liés au digital a bondi de 75 % en cinq ans, et leur nombre a augmenté d’un tiers, d’après les dernières données de l’UNCTAD. Cette tendance est renforcée par l’appui de grandes institutions, comme l’IFC qui a investi 100 millions de dollars dans l’expansion des centres de données africains, selon Reuters.
Le secteur des énergies renouvelables attire lui aussi des flux croissants, notamment à travers des projets structurants en Mauritanie, au Maroc, en Égypte et dans plusieurs pays d’Afrique australe, d’après l’analyse de TCADI. Enfin, les minéraux critiques comme le lithium ou le cobalt représentent une opportunité majeure, avec des pays tels que la Zambie, le Ghana ou la Namibie qui développent leurs capacités locales de raffinage, comme le rapporte le Wall Street Journal.
Ces évolutions confirment que les investissements étrangers en Afrique en 2025 ne se limitent plus aux secteurs traditionnels, mais s’étendent désormais vers des domaines innovants et structurants, qui façonnent l’avenir économique du continent.
Panorama des flux d’investissements directs étrangers en Afrique (2025)
Chiffres clés récents sur les IDE:
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En 2024, l’Afrique a attiré un record de 97 milliards USD en investissements directs étrangers (IDE), soit une augmentation spectaculaire de 75 % par rapport à l’année précédente, représentant désormais 6 % des flux mondiaux UN Trade and Development (UNCTAD)Dabafinance.
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Si l’on exclut le mégaprojet géant de Ras El-Hekma (en Égypte), la croissance reste solide à +12 %, avec des IDE fondamentaux s’élevant à 62 milliards USD UN Trade and Development (UNCTAD)Dabafinance.
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L’Afrique a ainsi surperformé les autres régions du monde, devenant un nouveau moteur des flux mondiaux d’investissement ANIMA Investment NetworkEngineering News.
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Le bond du doublément des financements internationaux par projets (IPF) en valeur — alimenté principalement par des infrastructures énergétiques et de transport — en témoigne UN Trade and Development (UNCTAD)Engineering News.
Évolution par rapport aux années précédentes:
Année | IDE en Afrique (milliards USD) | Croissance annuelle (%) | Part dans les flux mondiaux |
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2023 | ~55 | — | ~4 % |
2024 (brut) | 97 | +75 % | ~6 % |
2024 (hors Ras El-Hekma) | 62 | +12 % (par rapport à 2023) | x |
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En dépit d’une baisse globale des IDE dans les pays en développement, l’Afrique s’est distinguée par une hausse remarquable de ses flux, notamment tirée par des projets structurant Banque MondialeUN Trade and Development (UNCTAD).
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Le numérique et les projets basés sur les SDG (objectifs de développement durable) ont néanmoins souffert d’un recul global du financement dans certaines régions UN Trade and Development (UNCTAD).
Principaux pays africains récepteurs de capitaux étrangers
Selon les données de M&J Group et UNCTAD, les principaux pays ayant reçu les plus forts flux d’IDE en 2024 sont :
Rang | Pays | IDE 2024 (milliards USD) | Croissance YoY (%) | Secteurs clés |
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1 | Égypte | 46,6 | +373 % | Projets urbains (Ras El-Hekma), infrastructures, énergies renouvelables (M&J Group, Dabafinance) |
2 | Éthiopie | 3,98 | +22 % | Agro-industrie, parcs industriels, numérique & logistique (M&J Group) |
3 | Côte d’Ivoire | 3,80 | +53 % | Agribusiness, urbanisation, énergie, logistique (M&J Group) |
4 | Mozambique | 3,55 | +42 % | Gaz naturel liquide (GNL), infrastructures, renouvelables (M&J Group) |
5 | Ouganda | 3,30 | +10 % | Pétrole, infrastructures énergétiques, fintech & industrie (M&J Group) |
6 | RD Congo | 3,11 | +21 % | Mines (cobalt, cuivre), infrastructures énergétiques, zones industrielles (M&J Group) |
7 | Afrique du Sud | 2,47 | –29 % | Secteurs diversifiés, services financiers, renouvelables (ralentissement) (M&J Group) |
8 | Namibie | 2,06 | –10 % | Hydrogène vert, mines, infrastructures (M&J Group) |
9 | Sénégal | 2,02 | –58 % | Port, agribusiness, urbanisme (M&J Group) |
10 | Guinée | 1,83 | +105 % | Bauxite, ports, appétit chinois (M&J Group) |
Les secteurs qui attirent le plus de capitaux étrangers en Afrique
Les opportunités d’investissement en Afrique se diversifient rapidement. En 2025, les investisseurs internationaux ne se limitent plus aux matières premières : ils s’orientent désormais vers des secteurs porteurs en Afrique 2025 tels que les énergies renouvelables, les infrastructures, la technologie, l’agriculture et les services sociaux.
Énergies renouvelables et transition énergétique
L’Afrique détient près de 60 % du potentiel solaire mondial, mais n’exploite encore qu’une faible part de cette ressource. Ce constat attire de plus en plus de capitaux étrangers dans les projets d’énergie solaire, éolienne et hydrogène vert, comme le souligne l’Agence internationale de l’énergie (IEA).
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Le Maroc et l’Égypte se positionnent déjà comme des leaders régionaux de l’hydrogène vert, tandis que la Mauritanie et l’Afrique du Sud lancent de nouveaux projets financés par des partenaires européens et du Golfe (tcadi.com).
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Ces investissements s’inscrivent dans la tendance mondiale vers une économie décarbonée, offrant ainsi des opportunités d’investissement en Afrique à long terme.
Infrastructures et logistique
Le développement de ports stratégiques, corridors ferroviaires et routes transcontinentales constitue un moteur clé des flux d’IDE.
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Des projets tels que le corridor Lagos-Abidjan en Afrique de l’Ouest, soutenu par la Banque mondiale, illustrent l’importance des infrastructures régionales.
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Le port de Tanger Med au Maroc, devenu le premier hub maritime africain, attire également d’importants investissements privés (africa-newsroom.com).
La logistique moderne est ainsi un des secteurs porteurs en Afrique 2025, notamment grâce à l’essor de la ZLECAf qui stimule les échanges intra-africains.
Technologies et fintechs
L’Afrique est pionnière dans le domaine du mobile money, représentant déjà plus de 70 % des transactions mondiales dans ce secteur selon GSMA.
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Des acteurs comme M-Pesa (Kenya) et Wave (Sénégal) continuent d’attirer des financements massifs de la part de fonds américains et européens.
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De nouveaux domaines comme l’intelligence artificielle et la cybersécurité séduisent aussi les investisseurs, dans un contexte où la Banque africaine de développement encourage la digitalisation de l’économie.
Pour les investisseurs, les fintechs constituent à la fois un marché en forte croissance et une innovation sociale inclusive.
Agriculture et agro-industrie
Avec 65 % des terres arables non exploitées dans le monde, l’Afrique attire de plus en plus de capitaux vers l’agriculture, selon la FAO.
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Les investissements étrangers se concentrent sur l’agro-transformation, la sécurité alimentaire et les chaînes de valeur d’exportation (cacao, café, fruits tropicaux).
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Des pays comme la Côte d’Ivoire et le Nigeria développent des zones agro-industrielles pour accroître leur compétitivité sur les marchés mondiaux (unctad.org).
Ce secteur combine forte demande locale et potentiel d’exportation, ce qui en fait une opportunité d’investissement en Afrique de premier plan.
Santé et éducation
La population africaine, qui devrait dépasser 2 milliards d’habitants d’ici 2050 (ONU), fait émerger une forte demande en infrastructures sociales.
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Dans la santé, des partenariats public-privé financent la construction d’hôpitaux modernes au Kenya, au Ghana et en Afrique du Sud (who.int).
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Dans l’éducation, l’essor des EdTech et des universités privées attire de plus en plus d’investisseurs internationaux (unesco.org).
Ces domaines sont considérés comme des secteurs porteurs en Afrique 2025, car ils associent impact social et rentabilité durable.
Défis et opportunités pour les investisseurs étrangers en Afrique
Si les investissements étrangers en Afrique connaissent une croissance record, les investisseurs internationaux doivent composer avec plusieurs défis structurels. Toutefois, les États africains multiplient les réformes et politiques incitatives afin de créer un climat plus attractif.
Gouvernance et stabilité politique:
La question de la stabilité politique reste un enjeu majeur pour les capitaux étrangers. Selon Transparency International, plusieurs pays africains souffrent encore de problèmes de gouvernance et de corruption, qui peuvent freiner l’arrivée de nouveaux investisseurs.
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Les régions marquées par des instabilités (Sahel, Soudan, RDC) continuent de représenter un risque élevé pour les investissements.
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Toutefois, des pays comme le Rwanda, le Botswana ou le Ghana se distinguent par une gouvernance solide et un environnement plus sûr, offrant ainsi des opportunités aux investisseurs internationaux en Afrique.
Infrastructures et logistique
Les déficits en infrastructures de transport et d’énergie représentent encore un frein pour les flux d’IDE. Le manque de routes, de corridors ferroviaires performants ou d’accès à une énergie fiable accroît les coûts pour les entreprises.
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La Banque africaine de développement (BAD) estime que l’Afrique doit investir près de 130 milliards de dollars par an dans ses infrastructures pour combler son retard.
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Pourtant, ces défis constituent aussi une opportunité d’investissement : les capitaux étrangers financent de plus en plus de projets dans les ports, autoroutes, réseaux électriques et corridors ferroviaires, moteurs de la ZLECAf.
Politiques incitatives mises en place par les États
Face à ces défis, plusieurs pays africains adoptent des réformes attractives pour séduire les investisseurs :
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Incitations fiscales et allègements douaniers, comme au Maroc et en Côte d’Ivoire, pour les entreprises étrangères implantant des unités de production.
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Mise en place de zones économiques spéciales (ZES), par exemple au Nigeria et en Éthiopie, qui permettent aux entreprises d’opérer avec des régimes fiscaux et réglementaires avantageux (unctad.org).
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Digitalisation des procédures administratives afin de faciliter la création d’entreprises et l’obtention de licences, comme le promeut la Banque mondiale.
Ces mesures renforcent la compétitivité de l’Afrique et expliquent pourquoi les investissements étrangers en Afrique devraient continuer à croître en 2025 et au-delà.
Perspectives : où se diriger en 2025 et au-delà ?
À l’horizon 2025, plusieurs secteurs émergents offrent des opportunités exceptionnelles pour les investisseurs internationaux en Afrique :
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Green tech et énergies renouvelables : l’Afrique multiplie les projets solaires, éoliens et d’hydrogène vert. Selon l’Agence internationale de l’énergie (IEA), ces investissements permettent de répondre à la demande croissante en énergie tout en respectant les objectifs climatiques.
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Économie numérique et fintech : la croissance des transactions digitales, l’essor des services de paiement mobile et l’adoption de solutions basées sur l’IA renforcent le continent comme un terrain fertile pour les investissements étrangers en Afrique (GSMA).
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Intelligence artificielle et technologies avancées : des hubs émergent au Nigeria, au Kenya et en Afrique du Sud, attirant des financements internationaux et favorisant l’innovation locale (AfDB).
Le rôle de la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine) reste central. En facilitant le commerce intra-africain et en réduisant les barrières douanières, elle crée un environnement propice pour que l’Afrique devienne un véritable hub d’investissement mondial, selon UNCTAD.
Les perspectives indiquent que l’Afrique continuera à attirer des capitaux étrangers dans des secteurs innovants et structurants, consolidant sa position stratégique sur la scène économique mondiale.
Pour en savoir plus sur l’Afrique, consultez nos autres articles ici.
Conclusion
En 2025, les secteurs porteurs en Afrique – énergie renouvelable, infrastructures, technologies numériques, agriculture et services sociaux – offrent des opportunités d’investissement en Afrique inédites. Les investissements étrangers jouent un rôle clé dans la croissance économique du continent, en stimulant l’innovation et la création d’emplois. Avec la ZLECAf et la montée des secteurs émergents, l’Afrique se positionne comme un hub d’investissement stratégique pour 2030, offrant un potentiel de développement durable et une attractivité croissante pour les capitaux internationaux.