Mohammed VI, 26 ans de règne, 26 ans de transformation

Mohammed VI, 26 ans de règne, 26 ans de transformation
Un itinéraire de vision, de construction et d’engagement, au service du Maroc et de l’Afrique.
Le 30 juillet 1999, une émotion profonde traverse le Maroc. Quelques jours après le décès du Roi Hassan II, Mohammed Ben Al-Hassan est intronisé à l’âge de 36 ans, dans une atmosphère solennelle marquée par le recueillement mais aussi par une attente collective. Le pays, forgé par les épreuves de l’indépendance et de la consolidation nationale, s’apprête à ouvrir une nouvelle page. Beaucoup voient en ce nouveau souverain une promesse de réforme, de stabilité et de renouveau. Peu imaginaient alors à quel point le Maroc serait, vingt-six ans plus tard, transformé.
Aujourd’hui, alors que le Royaume célèbre le 26e anniversaire de l’accession au trône de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, il est temps de mesurer l’ampleur du chemin parcouru. Un chemin fait de chantiers colossaux, d’ambitions stratégiques, de réformes profondes, mais aussi d’un repositionnement diplomatique impressionnant. Plus encore, le règne de Mohammed VI a dessiné un nouveau visage du Maroc : stable, moderne, influent et résolument africain.
Le Maroc en mutation : deux décennies de transformation en profondeur
Lorsque Mohammed VI accède au trône, le Maroc est un pays en développement confronté à des défis importants. La pauvreté rurale reste élevée, les disparités territoriales marquées, et les infrastructures limitées. Le taux d’électrification rurale n’excède pas 20 %, les autoroutes ne couvrent que quelques centaines de kilomètres, et les investissements étrangers restent timides.
Très vite, le nouveau Souverain engage une série de réformes et de politiques structurantes. Il donne une impulsion nouvelle à l’économie nationale, améliore le climat des affaires et renforce le cadre institutionnel. Le Maroc se dote d’une vision long terme fondée sur des stratégies sectorielles ambitieuses (Plan Maroc Vert, Halieutis, Plan d’Accélération Industrielle) et une forte dynamique de modernisation territoriale.
Aujourd’hui, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le pays affiche plus de 1 800 km d’autoroutes, un réseau ferroviaire modernisé, un taux d’électrification rurale supérieur à 99 %, une couverture en eau potable quasi universelle, un IDH en constante progression, et une attractivité économique renforcée. Loin d’un développement ponctuel, c’est une mutation profonde du tissu national qui s’est opérée.
Le Roi bâtisseur : des projets à la mesure d’une vision
L’un des traits marquants du règne de Mohammed VI est son approche structurante du développement. Là où certains gouvernements auraient privilégié des actions dispersées, le Souverain a initié des projets d’envergure, souvent audacieux, toujours inscrits dans une logique stratégique.
Prenons l’exemple de Tanger Med. En 2002, lorsque le projet est annoncé, beaucoup y voient une ambition surdimensionnée. Construire un port de classe mondiale dans le nord du pays, connecté aux grandes routes maritimes, paraît irréaliste. Pourtant, grâce à une gouvernance rigoureuse, des partenariats solides et une vision logistique intégrée, Tanger Med devient en 2020 le premier port d’Afrique en volume de conteneurs, devant Durban. Il est aujourd’hui relié à plus de 180 ports dans le monde, servant de locomotive à l’industrialisation régionale et nationale.
Autre exemple emblématique : le programme Noor Ouarzazate, lancé dans le contexte mondial de la transition énergétique. Le Maroc s’y impose comme un leader africain des énergies renouvelables. Noor, l’un des plus grands complexes solaires au monde, symbolise cette ambition verte. Il alimente des centaines de milliers de foyers en énergie propre, réduit significativement les émissions de CO₂, et inscrit le Maroc parmi les nations les plus avancées en matière de production solaire. Ce projet est aussi le reflet d’une souveraineté énergétique assumée et tournée vers l’avenir.
C’est cette même logique qui a présidé au lancement du train à grande vitesse Al Boraq, première LGV du continent, reliant Tanger à Casablanca en deux heures, ou à la création de la Cité Mohammed VI Tanger Tech, en partenariat avec la Chine, destinée à faire émerger un pôle industriel de nouvelle génération, attractif pour les investisseurs du monde entier.
Un Maroc hydrique : le dessalement comme solution d’avenir
Conscient des effets du réchauffement climatique, le Roi a impulsé une stratégie de sécurité hydrique, fondée notamment sur le dessalement de l’eau de mer.
Le projet de dessalement de Casablanca, en cours de finalisation, sera l’un des plus grands d’Afrique. Il permettra de sécuriser l’approvisionnement en eau de plus de 5 millions de Marocains. À Agadir, le premier projet hybride (eau potable + irrigation) est déjà opérationnel.
Ces initiatives montrent la capacité d’anticipation du Royaume sur un enjeu stratégique pour le XXIe siècle : l’eau.
Le Maroc, hub financier africain
Grâce à une gouvernance bancaire rigoureuse, à la solidité de Bank Al-Maghrib et au développement de champions nationaux comme Attijariwafa Bank ou la BCP, le Maroc est devenu une plateforme financière régionale.
Casablanca Finance City (CFC), lancée à partir de 2010, a permis d’attirer plus de 200 entreprises internationales, devenant un centre de décision pour les investissements en Afrique.
Le système bancaire marocain est aujourd’hui présent dans plus de 25 pays africains, facilitant les échanges, l’inclusion financière et la coopération Sud-Sud.
Réformes sociales et équité : un leadership discret mais déterminé
Au-delà des infrastructures visibles, le règne de Mohammed VI s’est aussi caractérisé par un profond attachement aux enjeux sociaux. Dès 2004, la réforme du Code de la famille (Moudawana) marque une avancée historique pour les droits des femmes. En 2005, le lancement de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) vient apporter une réponse innovante et territorialisée à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion.
Dans les années 2010, c’est l’ensemble du système de protection sociale qui entre en transformation. En 2021, le Souverain lance un chantier titanesque : la généralisation de la couverture médicale, des allocations familiales, des retraites et de l’indemnité chômage. Des millions de Marocains non couverts sont désormais intégrés dans un système solidaire.
Ces réformes, moins spectaculaires que les grands projets, révèlent une constance : celle d’un roi soucieux de préserver la cohésion sociale, d’élargir les droits et d’installer un État plus juste.
Diplomatie royale : affirmation stratégique du Maroc dans le monde
Sur la scène internationale, Mohammed VI a su construire une diplomatie à la fois audacieuse, indépendante et intelligente. Le retour du Maroc au sein de l’Union africaine en 2017, après 33 ans d’absence, est un tournant symbolique et politique majeur. Loin de se limiter à la participation institutionnelle, le Royaume intensifie sa présence sur le continent par une série d’accords, de projets économiques et de coopérations religieuses et éducatives.
Ce repositionnement africain s’accompagne d’un maillage diplomatique multilatéral, orienté vers la stabilité, le partenariat et le codéveloppement. Les tournées royales en Afrique subsaharienne, les investissements de grands groupes marocains (OCP, Attijariwafa Bank, BCP, BMCE, Maroc Telecom…), et la création de la Fondation Mohammed VI des Oulémas Africains témoignent de la profondeur de cette stratégie.
Le dossier du Sahara : une percée diplomatique historique
Parmi les dossiers les plus sensibles du règne de Mohammed VI figure la question du Sahara, au cœur de la souveraineté marocaine. Longtemps figée dans des postures diplomatiques prudentes, la scène internationale a connu, sous l’impulsion du Souverain, un basculement significatif.
En décembre 2020, les États-Unis créent un précédent majeur en reconnaissant officiellement la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Cette décision marque un tournant. Dans les mois qui suivent, plus de 30 pays africains, arabes et latino-américains ouvrent des consulats à Laâyoune et Dakhla, matérialisant sur le terrain leur position favorable au Royaume.
Mais l’évolution la plus stratégique s’observe en Europe. L’Espagne, après une longue période de tensions diplomatiques, reconnaît officiellement en 2022 le plan d’autonomie marocain comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour résoudre le conflit. Ce repositionnement s’accompagne de celui d’autres partenaires majeurs.
En France, le président Emmanuel Macron, dans une lettre adressée au Roi Mohammed VI, utilise une formule explicite :
« La France considère que le présent et l’avenir du Sahara Occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine. »
Dans le sillage de cette dynamique, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Portugal et d’autres pays d’Europe centrale et de l’Est ont également renforcé leur position en faveur du Royaume, consolidant une dynamique diplomatique majeure menée avec constance, patience et fermeté par le Roi.
Commanderie des croyants et dialogue religieux
Le Roi est aussi le Commandeur des croyants (Amir Al Mouminine), un titre unique dans le monde musulman, qui lui donne une autorité religieuse et spirituelle. Ce rôle a été modernisé avec intelligence. Il permet au Maroc de protéger un islam du juste milieu, tolérant, ouvert et fidèle à ses racines malékites.
La Fondation Mohammed VI des Oulémas Africains, la formation des imams à Rabat, et les coopérations religieuses avec plusieurs pays africains et européens font du Royaume un centre spirituel respecté, contre les extrémismes.
Le Roi garant de la stabilité nationale
Dans un monde troublé, le Maroc est une exception : pas de guerre, pas de rupture politique, pas de violences internes majeures.
Cela tient en grande partie au rôle fédérateur du Roi. Dans les crises sanitaires (Covid), diplomatiques (Espagne), sociales (Hirak), climatiques (sécheresse), Sa Majesté a su incarner la continuité, la retenue, la décision juste, souvent en retrait médiatique, mais toujours en action.
Pour les Marocains, le Roi est le dernier recours. Celui qui tranche quand le système bloque. Celui qui rassure quand le doute monte.
Une figure populaire et respectée
Au-delà des bilans chiffrés, ce qui marque les observateurs, c’est le style personnel du Roi. Mohammed VI est un souverain discret, rarement exposé médiatiquement, mais dont les décisions sont toujours scrutées. Il cultive une proximité sincère avec le peuple : en civil, dans la rue, au volant de sa voiture, à la plage ou dans un restaurant populaire, il incarne un lien direct, humain, parfois inattendu.
Sa popularité est forte, en particulier auprès des jeunes, des classes populaires et de la diaspora. En Afrique subsaharienne, nombreux sont ceux qui voient en lui un symbole de stabilité, de modernité et d’élégance silencieuse. Pour les chefs d’État africains, il est un interlocuteur respecté, prudent mais constant, fidèle à ses engagements.
Il est aussi un symbole pour la jeunesse africaine : un chef d’État moderne, connecté, discret, mais efficace.
Au sein du sérail royal, on évoque souvent l’influence de ses plus proches collaborateurs, de conseillers expérimentés et de responsables institutionnels chevronnés. Mais ceux qui l’ont côtoyé de près sont unanimes : les grandes décisions, c’est lui qui les prend. Il écoute, il observe, il consulte, parfois longuement. Puis il tranche, seul, sans théâtralité ni démonstration. Son style est feutré, presque minimaliste, mais chaque geste est pensé, chaque parole est pesée.
Conclusion : Le Maroc de Mohammed VI, une force tranquille en mouvement
Vingt-six ans après son intronisation, Mohammed VI a profondément changé le Maroc. Il l’a modernisé sans heurts, ouvert sans ruptures, et renforcé sans concessions. Il a bâti un modèle singulier : un royaume enraciné dans son histoire, mais résolument tourné vers l’avenir, à la fois africain, arabe, musulman et méditerranéen.
Le Maroc de 2025 est stable, ambitieux, influent. Il n’a pas tout réglé — les défis restent nombreux — mais il avance avec méthode, courage et constance. Et à l’horizon, la trajectoire initiée par le Roi semble porter encore de belles promesses.
Il a ancré le pays dans la modernité sans renier son identité. Il a ouvert les portes du monde tout en consolidant l’unité nationale. Il a su parler à la jeunesse, sans populisme. Il a projeté le Royaume sur la scène africaine et internationale sans arrogance mais avec fierté.
À l’heure où de nombreux pays cherchent leur voie, le Maroc avance. Sereinement. Résolument. Et derrière lui, un Roi dont le règne s’écrit déjà comme l’un des plus marquants de l’histoire contemporaine du continent.