Le Maroc dans le Top 50 mondial de l’autosuffisance alimentaire
Le Maroc dans le Top 50 mondial de l’autosuffisance alimentaire
Le Maroc s’illustre parmi les pays africains les plus autosuffisants sur le plan alimentaire, selon une récente étude publiée dans la revue scientifique Nature Food. Le Royaume fait partie des huit nations africaines à figurer dans le Top 50 mondial, sur un total de 186 pays évalués. Une performance significative, qui reflète un certain équilibre dans la production agricole nationale, malgré les défis structurels et climatiques persistants.
L’étude en question mesure la capacité des pays à produire, sur leur propre sol, les apports nutritionnels nécessaires à leur population, en se basant sur sept groupes alimentaires clés : fruits, légumes, féculents, légumineuses, viandes, poissons et produits laitiers. Seule la Guyane atteint une autosuffisance totale (100 %) dans toutes les catégories.
Un leadership régional contrasté
Parmi les huit pays africains présents dans ce classement figurent, aux côtés du Maroc, le Mali, le Niger, le Cameroun ou encore le Sénégal. Le Maroc se distingue notamment dans la production de fruits, avec un taux d’autosuffisance impressionnant de 161 %, tandis que les féculents atteignent 22 %. Des chiffres révélateurs du poids important de certaines filières comme les cultures arboricoles ou maraîchères dans l’économie agricole nationale.
Toutefois, des disparités demeurent. Le Royaume reste largement dépendant de l’importation de certains produits, notamment dans la filière laitière, où l’autosuffisance plafonne à 65 %, bien en deçà des besoins de consommation intérieure.
Vers une souveraineté alimentaire durable
Ces résultats s’inscrivent dans le cadre plus large des politiques publiques engagées depuis plus d’une décennie. À travers des initiatives telles que le Plan Maroc Vert ou la stratégie Génération Green 2020-2030, le pays ambitionne de renforcer sa sécurité alimentaire en misant sur l’amélioration des rendements, la modernisation des infrastructures agricoles, la diversification des cultures et le soutien aux chaînes de valeur locales.
Le modèle marocain tranche avec la situation d’autres pays du continent, où l’agriculture de subsistance domine encore largement. Néanmoins, l’étude de Nature Food rappelle que de nombreux freins continuent de limiter le potentiel agricole africain : dépendance à la pluviométrie, faible mécanisation, lacunes en matière d’irrigation et d’innovation, ou encore infrastructures de stockage insuffisantes.
Une priorité stratégique dans un monde instable
Dans un contexte mondial de plus en plus volatil – marqué par la flambée des prix, les tensions géopolitiques et les effets visibles du changement climatique – la sécurité alimentaire devient une priorité stratégique. Pour le Maroc, ce classement vient souligner les progrès réalisés, mais aussi les efforts à poursuivre, notamment dans les filières animales encore fortement tributaires des importations.
L’autosuffisance alimentaire n’est pas seulement un indicateur économique ; elle devient un enjeu de souveraineté, de stabilité sociale et d’adaptation face aux incertitudes du XXIe siècle.