Afrique : les médias réinventent le récit du continent

Afrique : les médias réinventent le récit du continent
Et si les médias africains étaient en train de rompre avec les récits hérités ? Une nouvelle vague éditoriale bouscule l’ordre établi : plateformes indépendantes, podcasts documentaires, chaînes YouTube engagées, newsletters d’opinion, TikTokeurs culturels… Les formats se multiplient, mais surtout, le ton change. Moins de mimétisme avec les modèles occidentaux, plus d’ancrage local, de décolonisation des regards et de célébration des identités africaines.
Du journalisme classique aux médias d’attitude
L’époque du média institutionnel, monocorde et vertical, laisse place à des médias hybrides qui n’ont pas peur de mêler enquête et narration, journalisme et militantisme, information et divertissement. Des plateformes comme Radio NooMedia, The Republic, Balani’s, ou encore Journal Rappé au Sénégal, construisent des espaces où la voix africaine ne se contente plus de réagir, elle initie.
Une génération connectée, polyglotte et audacieuse
Les journalistes de demain ne sont plus forcément dans les rédactions. Ils sont sur Instagram, sur Telegram, sur Substack ou même sur scène. Ils parlent créole, haoussa, wolof ou darija, sans chercher à tout traduire. Ils assument une parole ancrée, mais globale, souvent politique, et presque toujours culturellement engagée.
Le média devient un acte de résistance
À travers leurs formats, leurs langues et leurs partis pris, ces nouveaux médias africains réaffirment une souveraineté narrative. Ils refusent la simplification du continent à travers les prismes misérabilistes ou sensationnalistes. Ils parlent de tech, de beauté, de genre, d’afrofuturisme, d’urbanisme ou de sexualité, sans filtre ni validation extérieure.
Une révolution discrète mais durable
Alors que les grandes chaînes peinent à capter les jeunesses africaines, ces nouveaux acteurs imposent leurs références et fédèrent des communautés entières autour d’une vision plus libre du continent. Il ne s’agit pas seulement d’informer : il s’agit de reprendre la parole. Et de raconter l’Afrique non pas telle qu’on la voit de l’extérieur, mais telle qu’elle se vit, au présent.