La Bourse de Casablanca entre prudence et relance : quelles perspectives pour la fin de 2025 ?

La Bourse de Casablanca entre prudence et relance : quelles perspectives pour la fin de 2025 ?
La Bourse de Casablanca a connu un premier semestre 2025 marqué par une volatilité modérée, dans un contexte d’incertitude économique mondiale et de tensions géopolitiques persistantes. Si certains secteurs montrent des signes de redressement, l’attentisme reste de mise chez de nombreux investisseurs institutionnels et particuliers.
Une reprise timide mais réelle
Depuis le début de l’année, le MASI affiche une progression d’environ 3,8 %, soutenu notamment par les valeurs bancaires et le secteur des télécommunications. Les investisseurs saluent les résultats solides des grandes banques marocaines au premier trimestre, portées par la reprise du crédit et la hausse des dépôts. Maroc Telecom reste également un pilier stable, attirant des fonds en quête de rendement.
Mais cette reprise reste fragile. Les tensions sur les prix de l’énergie, l’impact du changement climatique sur les secteurs agricoles et le ralentissement de la consommation intérieure pèsent sur les prévisions à moyen terme.
Le marché en attente de catalyseurs
Les analystes s’accordent à dire que le marché manque encore de catalyseurs forts pour déclencher un véritable cycle haussier. L’attente autour des annonces fiscales du gouvernement, les réformes du marché des capitaux et la digitalisation de la Bourse via le projet de place financière verte sont scrutées de près.
La perspective d’un assouplissement monétaire par Bank Al-Maghrib d’ici la fin de l’année pourrait également dynamiser la demande en actifs financiers, mais cela dépendra fortement de l’évolution de l’inflation et des équilibres macroéconomiques.
Le défi de l’attractivité régionale
À l’échelle continentale, la Bourse de Casablanca souffre toujours d’un déficit d’attractivité vis-à-vis de places comme Johannesburg, Le Caire ou Lagos. L’insuffisance de nouvelles introductions en Bourse et une liquidité jugée encore trop faible limitent son rayonnement.
Toutefois, la montée en puissance des fonds d’investissement panafricains et la volonté du Maroc d’asseoir son rôle de hub financier régional pourraient, à terme, relancer la dynamique. La récente réforme du cadre réglementaire vise justement à améliorer la transparence, la gouvernance des sociétés cotées et la confiance des épargnants.
Entre prudence conjoncturelle et ambition structurelle, la Bourse de Casablanca navigue dans une phase charnière. Les mois à venir seront décisifs pour savoir si le marché saura transformer cette reprise modérée en véritable élan durable.