Le dilemme du développement au XXIe siècle : croissance économique ou résilience durable pour l’Afrique ?

Le dilemme du développement au XXIe siècle : croissance économique ou résilience durable pour l’Afrique ?
Alors que l’Afrique connaît l’un des taux de croissance démographique les plus élevés au monde et que plusieurs de ses économies affichent des performances macroéconomiques solides, une question centrale revient avec acuité : faut-il continuer à poursuivre la croissance à tout prix, ou repenser les modèles de développement à l’aune de la résilience, de la durabilité et de l’inclusivité ?
Ce dilemme, longtemps confiné aux cercles universitaires et aux ONG, s’impose désormais au cœur des décisions politiques des gouvernements africains.
Croissance forte, mais fragile
Depuis le début des années 2000, plusieurs pays africains ont enregistré des taux de croissance annuels supérieurs à 5 %. Pourtant, cette croissance reste fragile, dépendante des matières premières, du climat mondial des affaires et, dans certains cas, de l’aide extérieure. La pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et les bouleversements climatiques récents ont mis en évidence la vulnérabilité des économies africaines aux chocs externes.
Une jeunesse en quête de sens
Avec plus de 60 % de sa population âgée de moins de 25 ans, le continent africain fait face à une pression sociale croissante. Les jeunes réclament des emplois, mais aussi un avenir vivable et stable, dans des sociétés moins corrompues, plus justes, et capables de leur offrir des services de base. Or, la croissance économique ne garantit pas automatiquement ni l’emploi ni l’équité.
La montée du chômage urbain, la précarisation des classes moyennes émergentes et l’exode rural posent la question de la qualité de la croissance plus que de son intensité.
Vers un paradigme de résilience durable
Face à ces limites, de plus en plus de voix s’élèvent pour plaider en faveur d’un modèle de développement africain fondé sur la résilience : une capacité à absorber les chocs, à diversifier les économies, à investir dans le capital humain et à bâtir des institutions solides. Cela passe par :
Une transition énergétique maîtrisée ;
La souveraineté alimentaire et sanitaire ;
Une réforme fiscale équitable ;
Et un meilleur ancrage local des chaînes de valeur.
L’Afrique peut-elle inventer un nouveau modèle ?
Certains experts estiment que l’Afrique est aujourd’hui le seul continent en mesure d’inventer un modèle de développement post-croissance, qui ne reproduise ni les erreurs des pays industrialisés ni les logiques extractivistes. Pour cela, les dirigeants doivent dépasser les indicateurs classiques du PIB et intégrer des dimensions qualitatives dans les politiques publiques : bien-être, cohésion sociale, empreinte carbone, résilience des territoires.
Conclusion :
Ce n’est pas la croissance qu’il faut abandonner, mais sa centralité. Pour l’Afrique du XXIe siècle, la priorité ne sera pas de « faire plus », mais de « faire mieux » : mieux répartir, mieux anticiper, mieux écouter. Dans ce nouveau contrat social africain, la résilience ne sera plus une simple capacité d’adaptation, mais une boussole stratégique.
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