L’essor du breaking en Afrique : entre art de rue et discipline olympique

L’essor du breaking en Afrique : entre art de rue et discipline olympique
Longtemps relégué aux marges des cultures urbaines, le breaking, ou breakdance, connaît une nouvelle jeunesse en Afrique. Entre Nairobi, Dakar, Casablanca ou Johannesburg, une génération d’artistes-danseurs revendique à la fois une identité ancrée dans la rue et une ambition sportive à l’échelle mondiale. L’entrée du breaking comme discipline officielle aux Jeux Olympiques de Paris 2024 a servi de déclencheur : désormais, ce n’est plus seulement un art, c’est un sport reconnu.
Un ancrage africain profond
Le breaking, bien qu’importé des États-Unis, s’est très tôt enraciné dans les quartiers africains. Il a fusionné avec les rythmes locaux, les danses traditionnelles et les revendications sociales. Dans les banlieues de Casablanca ou les faubourgs de Kampala, des collectifs émergent, mêlant performances chorégraphiques, revendications identitaires et ateliers de transmission pour les jeunes. Ce sont parfois les seules alternatives culturelles proposées dans des environnements précaires.
Des battles à la scène internationale
L’Afrique compte aujourd’hui des figures montantes de la scène mondiale. Des B-Boys et B-Girls issus du Sénégal, du Maroc, d’Afrique du Sud ou de Côte d’Ivoire participent aux compétitions internationales, se hissent en finale de battles majeurs et sont soutenus par des ONG ou des sponsors convaincus du potentiel de cette culture hybride. Le breaking devient un outil d’insertion, d’estime de soi et de diplomatie culturelle.
Un levier d’inclusion sociale
Au-delà du spectacle, le breaking permet de retisser du lien social. Dans de nombreuses villes africaines, des centres culturels et espaces de danse improvisés accueillent des jeunes souvent en rupture avec le système scolaire ou familial. Le hip-hop, et le breaking en particulier, leur offre une voie d’expression, une discipline, un collectif, et parfois, une carrière.
Le défi de la structuration
Mais les obstacles sont nombreux : manque de financements, infrastructures inadaptées, absence de fédérations nationales solides, et encore peu de visibilité médiatique. Pourtant, les Jeux Olympiques de Paris 2024 pourraient être un tournant historique. Des pays comme le Maroc ou le Kenya investissent dans des entraînements plus encadrés et envisagent la professionnalisation de cette discipline.
Entre mouvement artistique et sport d’avenir, le breaking africain pourrait bien s’imposer comme l’une des nouvelles fiertés du continent. Une scène à suivre de très près.