Gestion publique : des projets gelés sous la vigilance renforcée des gouverneurs

Gestion publique : des projets gelés sous la vigilance renforcée des gouverneurs

Les gouverneurs des régions de Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et Fès-Meknès ont intensifié leur contrôle sur les budgets des conseils communaux, dans un contexte de rigueur budgétaire imposée par l’administration centrale et de vigilance accrue sur l’utilisation des fonds publics.
Selon des sources proches du dossier, plusieurs projets ont été rejetés lors des dernières vérifications effectuées par les autorités de tutelle, en raison de la politique d’austérité en cours et d’irrégularités administratives relevées dans les procédures. Cette situation a surpris de nombreux conseils communaux, notamment ceux qui prévoyaient de lancer de nouvelles opérations avant la clôture des délais légaux.

Prioriser l’essentiel face aux contraintes financières
Les autorités locales ont insisté sur la nécessité de réorienter les budgets vers des besoins jugés essentiels, tels que l’accès à l’eau potable, dans un contexte marqué par la sécheresse, au détriment de projets considérés comme accessoires, notamment l’acquisition ou la location de véhicules de service.
Plusieurs gouverneurs récemment nommés dans le cadre des mouvements administratifs ont adopté une lecture stricte des procès-verbaux et délibérations des conseils, invalidant un grand nombre de projets en application des directives d’austérité dictées par Rabat. Cette approche limite désormais la marge de manœuvre des élus locaux, certains conseils ayant vu leurs projets recalés pour des motifs purement formels, auparavant tolérés.

Des blocages qui s’inscrivent dans une logique de contrôle renforcé
Les autorités de tutelle ont choisi de laisser aux conseils communaux la responsabilité de revoir les procédures et dossiers concernés, sans procéder immédiatement aux corrections, obligeant les élus à renforcer la rigueur dans la gestion des projets et des dépenses engagées.
Les projets bloqués concernent en priorité des acquisitions ou équipements jugés non urgents, notamment dans les communes rurales confrontées à la crise hydrique. Les autorités estiment que les priorités doivent être concentrées sur des initiatives visant à atténuer les effets de la sécheresse et à améliorer l’accès à l’eau, alors que certaines localités souffrent de pénuries persistantes à l’approche de l’été.

Un encadrement légal rappelé aux collectivités
Conformément à l’article 214 de la loi organique 113-14 relative aux collectivités territoriales, les finances des communes demeurent sous le contrôle des juridictions financières, notamment les conseils régionaux des comptes, qui procèdent chaque année à des audits des comptes et des opérations financières des collectivités.
Ces audits, appuyés par les inspections générales des finances et de l’administration territoriale, peuvent donner lieu à des recommandations ou à des mesures correctives, voire disciplinaires, en cas de manquements constatés.

Un signal de vigilance et de responsabilisation
Cette intensification du contrôle traduit la volonté des autorités de renforcer la bonne gouvernance locale et d’optimiser les dépenses publiques dans un contexte de contraintes budgétaires et de sécheresse. Elle constitue également un signal clair envoyé aux élus locaux pour une gestion plus rigoureuse, transparente et alignée sur les priorités sociales et environnementales, dans un contexte où les enjeux liés à la crise hydrique prennent une dimension stratégique.

Les prochains mois permettront de mesurer l’impact de cette vigilance accrue sur la qualité des projets menés localement et sur la capacité des conseils communaux à adapter leurs plans d’action aux priorités dictées par les urgences territoriales et climatiques.

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