Maroc : le fisc et le ministère de l’Intérieur intensifient la chasse aux entreprises fantômes

Maroc : le fisc et le ministère de l’Intérieur intensifient la chasse aux entreprises fantômes
Les autorités marocaines passent à l’offensive pour éradiquer le phénomène des entreprises fantômes. Une opération conjointe de grande ampleur, pilotée par la Direction Générale des Impôts (DGI) en coordination avec le ministère de l’Intérieur, est en cours dans plusieurs régions, notamment Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et Tanger-Tétouan-Al Hoceima, afin de localiser et sanctionner les sociétés qui continuent leurs activités sans se conformer aux obligations fiscales.
Des descentes coordonnées dans les grandes villes
Ces entreprises, souvent actives dans des secteurs stratégiques comme le bâtiment, le textile ou les travaux publics, se sont fondues dans l’économie informelle après avoir cessé de produire des bilans fiscaux ou changé de siège sans déclaration officielle. Pour contourner les contrôles, certaines avaient annoncé des changements d’adresse dans des publications confidentielles, rendant leur traçabilité difficile dans un système administratif encore partiellement digitalisé.
Pour répondre à ces pratiques, les inspecteurs des impôts et les autorités locales mènent des opérations conjointes sur le terrain, visant entrepôts, sièges et ateliers dissimulés dans les périphéries urbaines, principalement à Casablanca. Selon des données internes, 47 entreprises ont déjà été identifiées pour changement d’adresse non déclaré, poursuivant leurs activités dans l’ombre sans dissolution légale.
Un maillage administratif pour croiser les données
Cette opération s’inscrit dans une dynamique plus large d’assainissement de l’écosystème économique. Outre la DGI et le ministère de l’Intérieur, la CNSS, l’administration des douanes et les services de l’impôt indirect collaborent pour croiser les données et remonter les traces de ces structures fantômes, tout en luttant contre les fausses factures circulant sur le marché.
Renforcement des contrôles sur les contrats de location
Pour mieux traquer ces activités clandestines, le ministère de l’Intérieur a renforcé le contrôle des contrats de location, en imposant la transmission systématique de leurs copies certifiées aux services fiscaux. L’objectif est d’identifier les propriétaires et locataires générant des revenus fonciers souvent non déclarés, et de réintégrer ces flux dans les circuits officiels.
Vers un écosystème plus sain
Cette chasse aux entreprises fantômes vise à élargir l’assiette fiscale, à renforcer la transparence et à favoriser un climat des affaires sain, dans un contexte où le Royaume mise sur l’amélioration de ses recettes fiscales tout en soutenant l’économie formelle.