Le Maroc, hub de la formation supérieure en Afrique ?

Le Maroc, hub de la formation supérieure en Afrique ?
Introduction
Depuis une quinzaine d’années, le Maroc s’impose progressivement comme une destination privilégiée pour les étudiants africains à la recherche d’un enseignement supérieur de qualité, accessible et reconnu. Grâce à une politique active de coopération Sud-Sud, à un tissu d’établissements dynamiques et à une offre académique diversifiée, le pays attire chaque année des milliers d’étudiants venus de tout le continent. Mais au-delà des chiffres, que représente réellement le Maroc dans la cartographie de l’enseignement supérieur africain ? Quels sont les atouts, les défis et les perspectives ?
Un afflux croissant d’étudiants étrangers
Le nombre d’étudiants africains au Maroc a connu une croissance constante, passant de 10 000 en 2005 à plus de 20 000 en 2023 selon le ministère de l’Enseignement supérieur. La majorité vient de pays d’Afrique francophone (Sénégal, Côte d’Ivoire, Gabon, RDC), mais l’on observe également une diversification avec des étudiants d’Afrique anglophone ou lusophone.
Facteurs d’attractivité
- Coût raisonnable comparé à l’Europe ou aux USA
- Stabilité politique et sécurité
- Offre francophone et de plus en plus anglophone
- Bourses royales et coopération bilatérale active
- Réputation croissante des écoles marocaines dans certains domaines (ingénierie, médecine, commerce)
Établissements phares du paysage académique marocain
- Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) : campus d’excellence à Benguerir, centré sur la recherche, l’innovation et l’entrepreneuriat
- Université Euromed de Fès (UEMF) : ouverte sur la Méditerranée, l’Afrique et l’Europe, avec un positionnement interculturel
- Université Internationale de Rabat (UIR) : programmes bilingues, partenariats internationaux
- AUI (Ifrane), HEM, ESCA, EMSI, ENSA, ENCG, Facultés de médecine et de pharmacie : un écosystème académique varié
Un positionnement stratégique continental
Le Maroc investit dans la diplomatie académique comme levier de soft power. En accueillant les futurs cadres africains, il tisse des liens durables avec les élites de demain. Plusieurs partenariats Sud-Sud sont noués : doubles diplômes, campus délocalisés, mobilité étudiante, chaires africaines…
Témoignage
“Étudier au Maroc m’a permis d’avoir une formation de qualité, mais aussi de créer un réseau professionnel à l’échelle du continent.”
— Grâce, étudiante gabonaise en master à l’UEMF
Défis à relever pour consolider ce rôle de hub
- Harmoniser les reconnaissances de diplômes à l’échelle continentale
- Renforcer l’insertion professionnelle des diplômés étrangers au Maroc
- Investir dans les infrastructures d’accueil (résidences, transports, vie étudiante)
- Promouvoir une meilleure visibilité des établissements marocains à l’international
Conclusion
Le Maroc est en train de réussir son pari : devenir une terre d’accueil pour les étudiants africains. Au-delà de l’éducation, c’est un modèle d’intégration régionale, de co-développement et d’influence douce qui se met en place. L’enseignement supérieur devient un outil diplomatique, économique et culturel au service d’un Maroc pleinement africain et résolument tourné vers l’avenir.